Ce matin-là, Tokyo s’éveillait comme à son habitude, dense et vibrante, mais nous, on était silencieux.
Il y avait cette valise qu’on refermait, ce sac qu’on pesait une dernière fois. Et dans l’air, quelque chose d’un peu plus lourd que le poids des affaires : celui des souvenirs.
La journée a commencé par une expérience hors du commun : la visite du teamLab Planets. Situé à Toyosu, ce lieu n’est pas un simple musée, mais une immersion totale dans un univers d’art numérique et interactif. À peine franchi l’entrée, nous avons laissé nos chaussures et nos habitudes derrière nous. Pieds nus, nous avons traversé des couloirs plongés dans l’obscurité, des bassins d’eau tiède, et des salles où la lumière, le son et les textures se mêlaient pour créer un monde parallèle.
Aujourd’hui, on quittait Tokyo pour une parenthèse salée, sur l’île d’Enoshima. En descendant à la gare, l’air marin se faisait déjà sentir. Nous avons emprunté le long pont qui relie le continent à l’île, offrant une vue superbe sur la baie. Le pas était léger, entre excitation et curiosité, en approchant de ce haut lieu spirituel et touristique.
Pour ses 12 ans, Tyler a eu droit à une journée comme on en rêve : un programme entièrement pensé pour lui, rempli de jeux, de rires et de découvertes. Direction Joypolis, le parc d’attractions indoor futuriste situé à Odaiba, pour plonger dans un univers où réalité virtuelle et adrénaline se rencontrent.
Ce matin, direction Roppongi Hills, ambiance parapluies et gouttes de pluie sur les pavés. On avait prévu de monter au 53e étage pour profiter de la vue sur Tokyo… mais la météo nous a vite refroidis, alors on a laissé tomber.
Il y a des jours où l’on n’a pas envie de « visiter » Tokyo, mais juste de s’y perdre doucement. De se laisser porter par ses quartiers moins connus, là où les Japonais vivent, créent, prennent leur café, réparent des vélos rouillés et empilent des disques vinyles dans des boutiques qui sentent la poussière et la jeunesse. Ce matin, j’avais envie de ça. Pas de temples. Pas de tours. Juste une journée à flâner.
Direction Shimokitazawa et Nakameguro.
Il y a des quartiers qui vous parlent tout bas. Ils ne vous interpellent pas à coups de néons ou de robots géants. Non. Ils murmurent. Ils chuchotent. Et si vous prenez le temps de les écouter, ils vous racontent une autre version de Tokyo. Ce matin, j’avais envie de ça. D’un Japon feutré. Lent. Qui respire par les pavés, les rideaux noren, les thés fumants et les regards doux. Direction Yanaka.
Il y a des journées qui ne ressemblent à aucune autre. Des journées où la ville change de visage, où tout semble plus fluide, plus lumineux, presque hors du temps. Odaiba, ce matin-là, nous tend les bras comme une promesse de science-fiction devenue réalité. Après l’agitation douce de Shinjuku, on embarque sur la Yamanote Line direction Shimbashi, avant de changer pour la ligne Yurikamome. Ce métro sans conducteur, perché au-dessus de l’eau et des routes, file dans les airs comme une capsule temporelle. On se met tous à l’avant. La baie de Tokyo s’ouvre sous nos pieds, le Rainbow Bridge s’étire en arc parfait.
Aujourd’hui, on a mis les visites de temples et les grandes marches en pause pour se faire une vraie journée shopping à Ikebukuro — et franchement, ça faisait du bien ! Ikebukuro, c’est un quartier hyper vivant, avec ses grands centres commerciaux, ses petites boutiques un peu planquées, et son ambiance électrique sans être étouffante. L’endroit parfait pour flâner, chiner, essayer, et… craquer un peu !
Pendant que Bélinda et Tyler profitaient d’une matinée de repos bien méritée, j’en ai profité pour passer chez un petit papy barbier, véritable maître du rasoir façon samouraï. Un moment authentique, précis, presque cérémonial. Rien de tel pour se sentir frais, léger, et prêt à reprendre l’aventure.